Les Sohier au 15-16èmes siècles à Compiègne (Oise)

      (Documentation fournie par Alain RAISONNIER )

Le patronyme SOHIER est présent, sans doute par une seule famille, au 15-16èmes siècles à Compiègne (Oise), durant plus de trente ans. Dans les archives municipales étudiées par Arthur BAZIN (Compiègne sous Louis XI, 1907), on peut lire les passages suivants :

Le plus ancien serait Colin SOHIER, qui avait deux fils et les trois exerçaient la profession de maçons ou charpentiers.
En juillet 1476, la ville de Compiègne entreprend de grands travaux pour remédier au mauvais état de la voirie : "A Colin Sohier, maçon, a été payé 24 sous pour avoir fait deux toises de mur au tenant du mur appelé "Espondes" qui soutenait les terres en dehors du boulevard de la Porte de Paris et pour avoir abloqué la logette neuve de ladite porte." (Arch. de Compiègne, BB 5)
"Le 16 février [1477], a été baillée la somme de 72 sous, pour faire leurs dépens en allant, à Pierre Masse et son valet, à Jehan Bonnet, Colin Sohier et ses deux fils, Guiot Masse, Guillaume Choquart, Jehan Thabour, Pierre Clamert, Mathelin de Pris, Louis de Guignecourt, Jehan Masse, Colin Marié, Belle Oreille, Jehan le Feure et ses deux fils, qui font en nombre dix-huit maçons qui se partirent de Compiègne, pour aller au service du roi [Louis XI] en la ville de Péronne pour faire des pierres à canon, ainsi qu'il était mandé." (même source)"
Le 20 février, à Jehan Taupin, Colin Guillot, Robin de la Carmoye, Noël Poitevin, Jehan de Hongles, Regnault Hurtault, Henri de Remy, et le Secq, son fils, Jacotin le Charpentier, Jehan Raquet, Jehan Ramesson et son valet, Guillaume de la Carmoye, Régnier Grunian, Robin de Condé, Jehan Lestourmy, Jehan Thibault, Pierre Gombart, Pierre Hérouart, Jehan de Lancry, Pierre de Friges, Pierre du Vinier, Pierre de la Vigne, et le fils Colin Sohier, Perceval Danton, et Martin le Loir, tous charpentiers et soyeurs d'ais, lesquels, par le commandement du roi, se partirent de cette ville pour aller à Péronne, en l'ost et armée du roi, a été baillé pour aider à faire leurs dépens, en allant et revenant, 22 livres 8 sous." (même source)
Au commencement de l'année 1478, quelques travaux sont exécutés à l'endroit de la maison de feu Jehan Langelé, ainsi qu'aux conduites et égouts de la ville sur lesquels Colin Sohier cimente huit grandes dalles de pierre provenant des monts Saint-Mard. (Arch. de Compiègne BB 6)
Le 11 juin 1479, par le commandement du roi et de Guillaume Brunnel, maître de l'artillerie, et aussi d'après les ordres des élus, six maçons de Compiègne : Colin Masse, le grand fils Colin Sohier, Guillaume Chiquart, Perrotin de Culasmes, Mathelin de Pris et Andrieu de Tel s'en vont à Mézières-sur-Meuse, auprès dudit Brunnel, pour faire des boulets (Auxquels maçons Colart le Hère bailla 60 sous pour leur dépense de route). (même source)
En [novembre 1480], on restaure avec de grandes pierres provenant de la carrière du mont Saint-Mard les piliers et les arches du grand pont, qui menaçaient de choir. "A Colin Sohier, maçon, a été payé 4 livres pour une certaine quantité de grandes pierres provenant du mont Saint-Mard, pour restaurer les arches du grand pont." (même source)
Au mois d'août [1481], le maçon Colin Sohier répare les façades des deux tours situées au bout du Port-Nyot, après la tour des Osiers, en montant vers la porte de la Chapelle, l'une appelée la tour du Réveil, et l'autre tour Colart Broutin. [ces deux tours sont situées dans une partie des fortifications qui n'a pas été détruite, on peut les apercevoir dans le rempart au bout du cours Guynemer, en face du port de plaisance]
[1481] Lors des incendies survenus dans les hôtels des Rats, du Cygne et du Mouton-d'Or, on avait éprouvé de grandes difficultés pour les éteindre, par suite du mauvais fonctionnement du puits commun qui se trouvait contre l'hôtel de l'Ecu-de-Bourgogne, devant l'hôtel de la Nasse. Comme la margelle, la corde et la poulie étaient en très mauvais état, il fut décidé de réparer le tout à frais communs, moitié par les voisins, et moitié par le budget communal, pour le bien et l'utilité de la ville, de façon à avoir plus rapidement de l'eau en cas de sinistre. Mais lorsque le travail terminé, le maçon Colin Sohier présenta sa note montant à soixante-quatre sous, le receveur, qui croyait n'avoir à lui payer que la moitié, selon les conventions, fut obligé de lui verser en plus dix autres sous, parce que les voisins n'avaient pu, à grand'peine, n'en débourser que vingt-deux. (Arch. de Compiègne CC 27 et BB 6)
[1481] Colin Sohier répara et replaça une partie des grandes pierres avoisinant le quai sur la rivière; ces pierres avaient été ébranlées et mises "hors de leur gîte" par un grand bateau chargé de vin qui montait le pont et que la force du courant contraignit à le "dévaler" d'une façon très dangereuse. (même source)
Le même Colin Sohier est cité trois fois encore sous le règne de Charles VIII mais je ne peux pas vous donner le détail parce que le manuscrit de ce livre d'Arthur BAZIN est à la bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne, actuellement fermée pour travaux et qui n'ouvrira que vers décembre prochain.
[En juillet 1499, la peste fait sa réapparition] Le 15, le lieutenant du bailli et les gouverneurs font donner 2 écus de roi [Louis XII], représentant la somme de 4 livres 10 sous, plus 18 deniers pour acheter du pain et du vin "à ung bon homme à qui on a brullé sa maison, où ses enffans estoient mors, devant la maison de Colin Sohier, que monseigneur de Ravestain et madame avoient prié ausdits gouverneurs que on la brullast." [à cause de la peste] (Arch. de Compiègne BB 13-14 et CC 32-33)

Sous les mêmes Charles VIII et Louis XII on trouve un Philibert ou Philippot Sohier ainsi que Pierre Sohier, qui exercent la profession de paveurs.
Pierre Sohier est cité deux fois comme paveur en 1486 et 1492.
"Le 7 septembre 1498, à Philippot Sohier, "chaussoieur", 10 livres 5 sous 4 deniers, pour 77 toises de pavement et chaussée qu'il a refaites en la ville, savoir : 53 toises en la rue Saint-Pierre, devant l'hôtel de Royaumont; 13 toises devant la maison de Robert Crin, et l'hôtel de l'Épée en la rue des Changes; 7 toises au dehors du tapecul de la porte de Paris; 2 toises devant l'hôtel de la ville, et 2 toises devant l'hôtel demaître Jehan Minet, médecin. Le tout au prix de 8 deniers la toise."
"Le 6 avril 1499, à Philippot Sohier, paveur, 16 livres 5 sous, pour 132 toises de pavement et chaussée qu'il a refaites en la rue qui mène du marché au blé au Change, depuis la maison Guillaume Martin jusqu'au devant des hôtels du roi et du Gros-Tournois."
En l'an 1500, Philibert Sohier, paveur, fit 310 toises de pavage en la rue "du Darnétal, à prendre depuis le coing de la rue d'Avergny, aultrement dite la rue Pierre Charpentier (ancien pâtissier), en montant contremont jusqu'au coing de la rue qui mène de Saint-Jacques par devant la maison de feu Jehan de Ponthoise à l'ostel du Roy, et 3 toises contre les bournes de Saint-Cornille situées au devant du gros clocher." (Arch. de Compiègne BB 13-14 et CC 32-33)

Il existe aussi des carriers de ce nom : Nicolas et Colinet Sohier qui ont fourni des pierres pour la construction de l'Hôtel de Ville de Compiègne en 1505. (Arch. de Compiègne BB 14 et CC 33, 34 et 35)
Enfin lors d'une Assemblée municipale en date du 12 juin 1511, on trouve deux participants de ce nom : Pierrre et Thomas Sohier. (Arch. de Compiègne BB 14 et CC 33)

Pour finir, le 8 juillet 1513 dans le cadre des dispositions prises par la ville pour prévenir une attaque anglaise, un Jean Soyer, armurier, reçoit quarante sous, parce qu'il a rhabillé, nettoyé et fourbi les salades ainsi que les bâtons à feu de la ville.

Il n'y a pas d'autres citations des patronymes que vous recherchez dans les ouvrages d'Arthur BAZIN.
J'espère que ces renseignements vous ouvriront quelques pistes.


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